L’attaquant français a déclenché une nouvelle polémique à quelques jours du début de l’Euro de football, reprochant au sélectionneur des Bleus d’avoir peut-être cédé à l’opinion publique dont une partie serait raciste, selon Karim Benzema. Un timing a priori bien calculé.
Cette proximité crée forcément le doute. Quelques jours seulement après la violente charge d’Eric Cantona contre Didier Deschamps, le sélectionneur de l’équipe de France de football a été visé cette fois-ci par Karim Benzema. Si l’ex-numéro 7 de Manchester United insinuait fortement que le patron des Bleus a dressé la liste des 23 pour l’Euro en fonction des origines des joueurs, se privant de Benzema et Ben Arfa, l’attaquant du Real Madrid estimait de son côté que DD avait cédé à une partie de l’opinion publique française, qu’il juge raciste, en ne le sélectionnant pas pour la compétition continentale.
Ce déballage à 10 jours du début du championnat d’Europe n’est probablement pas le fruit du hasard. Beaucoup d’observateurs voient dans cette sortie médiatique la volonté de Benzema et ses conseils de nuire à l’équipe de France. D’autres affirment qu’il s’agit simplement d’un règlement de compte entre l’entourage de l’ancien de l’OL et celui de Didier Deschamps depuis que ce dernier lui a barré la route de l’Euro, officiellement le 13 avril 2016, via un communiqué de la Fédération française de football.
« Ils m’ont déclaré non-sélectionnable, bien. Mais sur le plan sportif, je ne comprends pas pourquoi, et sur le plan judiciaire, je ne suis pas encore et je suis présumé innocent. Il faudra attendre que la justice se prononce, » se défendait Karim Benzema dans une interview accordée au quotidien espagnol Marca, daté du 1er juin. Visiblement, le meilleur buteur des Bleus en activité n’avait pas lu, compris ou accepté les explications de la FFF ce 13 avril. Sinon il se serait peut-être exprimé dans la foulée et non pas dans une période aussi proche du premier match de l’équipe de France à l’Euro (10 juin contre la Roumanie).
La FFF a écarté Benzema notamment car il ne remplissait pas entièrement les modalités de sélection qui prennent en compte « la capacité des joueurs à œuvrer dans le sens de l’unité, au sein et autour du groupe… L’exemplarité et la préservation du groupe sont également prises en compte par l’ensemble des sélectionneurs de la Fédération. » Sa mise en examen dans l’affaire dite de la sextape de Mathieu Valbuena (pour «complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement, en l’espèce le chantage».) a fragilisé cette notion d’exemplarité, contenue d’ailleurs dans une charte de l’éthique que chaque international s’engage à respecter.
Vider son sac à 10 jours du début de l’Euro peut-être donc considéré comme une stratégie de communication bien étudiée, car, on le répète, Benzema aurait pu dire ses quatre vérités bien plus tôt. Et puis évoquer des motifs racistes a surpris tout le monde et provoqué l’incompréhension. Il s’agit d’accusations graves envers quelqu’un qui a continué à le sélectionner, malgré des statistiques médiocres et une opinion publique défavorable. En attendant la fin de l’instruction, les Bleus joueront sans un de leurs meilleurs atouts. Et c’est aussi dommageable.
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