Avant que la puissance financière du Qatar n’ait offert au PSG le trône du football français, le club de la capitale a véhiculé une image ternie par une partie de ses ultras. Yann Lorence est mort à cause de cette violence en 2010. Un des accusés a pris trois ans ferme.
Les drames n’épargnent pas l’histoire du sport. On l’a vu encore récemment avec le crash mardi d’un avion qui transportait, entre autres, une équipe de football brésilien (Chapecoense) en route vers la finale de la Copa Sudamericana. Yann Lorence, lui, a perdu la vie le 17 mars 2010, suite à une rixe, une de plus, entre bandes rivales d’ultras du PSG, à l’occasion d’un match contre l’OM, disputé le 28 février. Le procès de cet horrible fait divers s’est tenu et achevé cette semaine. L’accusation avait requis mercredi six ans d’emprisonnement ferme contre Jérémi B. et Romain L. (par ailleurs incarcéré pour d’autres faits de violence lors de PSG-Malmö en septembre de l’année dernière), suspectés d’avoir participé au lynchage de ce supporter de la tribune Boulogne.
Les deux accusés ont maintenu leur ligne de défense. Ils nient en bloc. Et cela bien que des témoignages de policiers, rapporte le quotidien La Croix, mettent à mal Roman L. L’homme de 37 ans s’était vanté d’avoir sauté à pieds joints sur la tête de la victime… Leurs avocats ont mis en avant le fait que la partie adverse n’avait pas produit de preuves suffisantes. Roman L. et Jérémi B. n’étaient pas les seuls à avoir battu à mort Lorence, et les enquêteurs n’ont pu établir très précisément le déroulement de l’affrontement entre ces deux camps que l’on peut difficilement qualifier de groupes de supporters. Un mal ancré dans l’histoire du club parisien.
Des groupuscules d’extrême droite notamment, avaient commencé à agir au Parc des Princes à la fin des années 1970, influencés par un hooliganisme déjà présent en Belgique et aux Pays-Bas. Le mouvement s’est normalisé sans difficulté durant des décennies à la Porte d’Auteuil. On pouvait faire le salut nazi sans être inquiété. La direction du PSG, visiblement, ne pouvait (ou ne voulait ?) pas intervenir. Il n’est malheureusement pas étonnant que l’on ait eu à déplorer un jour la mort d’un homme après tant d’années à fermer les yeux. Et que cela provoque enfin les dissolutions des groupes les plus radicaux. Ce mois de novembre 2016 a malheureusement rappelé de mauvais souvenirs au PSG. Jérémi B. a écopé au final de cinq ans de prison avec sursis, dont trois ferme, alors que Roman L. a été acquitté.
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