L’étude des personnalités des accusés se poursuit dans le procès dit de la filière Cannes-Torcy. Et cela peut donner lieu à des rappels à l’ordre un peu musclés. A l’image de celui du président de la cour à l’un des avocats de la partie civile.
« Où voulez-vous en venir maître ? Si vous voulez des explications, je vous en donnerai en privé! ». Le président de la cour d’assises spéciale sort de ses gonds face à un des représentants de la partie civile. Ce 4 mai 2017, 15 jours après le début du procès Cannes-Torcy, Philippe Roux tente de mettre fin à l’intervention de Maître Méhana Mouhou qui interroge l’un des accusés présent dans le box et dont la personnalité est au programme de l’audience du jour.
« Je ne m’explique pas l’emportement du président. Je souhaitais approfondir la question posée par l’avocat général (Philippe Courroye, ndlr) et le président lui-même », nous a indiqué par téléphone cet avocat habitué des affaires de terrorisme (Merah, Nice, Charlie-Hebdo…), représentant ici l’Association française des victimes du terrorisme. Il a été demandé à Abdelkader T. de préciser la nature de son séjour de quelques mois en Egypte à partir de janvier 2012.
« Je voulais connaître la sincérité de sa motivation, et ce qu’il avait appris là-bas », précise encore Me Mouhou qui demande alors à Abdelkader T. de réciter l’alphabet arabe. « Dans les affaires de terrorisme, il existe un invariant. Avant la Syrie, il y a un passage par l’Egypte. » Et l’exercice du jeune homme de 29 ans n’a pas convaincu la partie civile: « Il s’est arrêté et il s’est retourné pour qu’on lui souffle… »
Que faisaient en Egypte Abdelkader T. et d’autres accusés de ce procès ? Ce sujet reviendra probablement dans les débats quand seront examinés les faits à partir du 9 mai prochain, et notamment l’attentat commis à Sarcelles, le 19 septembre 2012.
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