Après plus de deux mois d’audience, le verdict est tombé dans l’affaire Cannes-Torcy. Deux acquittements et des peines allant jusqu’à 28 ans de prison ont été prononcés.
Le rendez-vous avait été fixé à 22h15. Partis en délibération peu avant 11 heures, Philippe Roux et ses cinq assesseurs sont annoncés pour le verdict en ce milieu de soirée du 22 juin, un peu plus de deux mois après le début du procès dit de la filière Cannes-Torcy. Il faudra attendre finalement 45 minutes supplémentaires pour entendre les peines prononcées à l’encontre des 20 accusés, soupçonnés d’association de malfaiteurs à caractère terroriste. Durant ces trois quarts d’heure, l’ambiance peut surprendre. Les avocats de la défense, leurs clients, les familles et les proches contribuent à créer une certaine convivialité.
Un carton de pizza est glissé dans le box des accusés au plus grand bonheur de ces derniers. Ils mangent avec appétit. Ce moment de partage correspond, a priori, au jeûne rompu en cette fin de journée, en pleine période du ramadan. Derrière eux, la douzaine de gardiens restent debout sans broncher. Philippe Courroye et sa collègue Sylvie Kachaner, en revanche, n’apprécient pas particulièrement. L’avocat général demande à un gendarme d’intervenir pour mettre un terme au pique-nique improvisé. Dans quelques petites minutes, leur avenir connaîtra un tournant décisif et ô combien important.
Une interdiction de territoire français
Et puis les bavardages et les rires baissent d’un ton comme si l’on pressentait l’arrivée de la cour d’assises spéciale. Peu après 23 heures, Philippe Courroye annonce le verdict. Il n’y a pas de place à la clémence concernant ceux qui étaient visés par les peines les plus lourdes. Si Jérémy Bailly voit disparaître la perpétuité, il écope de 28 années d’emprisonnement notamment pour tentative d’assassinat lors de l’attentat de Sarcelles du 19 septembre 2012 contre une épicerie casher. 18 ans sont prononcés contre Kevin Phan, jugé coupable de complicité pour ces faits en tant que chauffeur présumé de l’expédition criminelle.
Abdelkader T., Jamel Bouteraa et Ibrahim B., partis en Syrie, écopent respectivement de 14, 18 et 20 ans d’emprisonnement. Meher O. (13 ans de réclusion criminelle) se voit interdire définitivement de territoire français. Zyed T. et Nizar J., eux, ont été acquittés.
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