Mardi après-midi, 4 ans de prison ont été requis à l’encontre de Mohamed Soumah et Jawad Bendaoud, le procureur n’ayant pas demandé la peine maximale.
Ils ne sont pas tombés de leur banc. Mohamed Soumah et Jawad Bendaoud n’ont pas dû être surpris des réquisitions de Nicolas Le Bris. Le substitut du procureur de la République a demandé 4 ans d’emprisonnement et maintien en détention à l’encontre des deux prévenus ayant participé à l’hébergement d’Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh. Au 10e jour du procès du « logeur du 13 novembre », le procureur s’est notamment posé deux questions. Bendaoud et Soumah savaient-ils que les deux fuyards avaient commis un crime ? Oui. « Ce sont des délinquants chevronnés, aguerris aux méthodes policières. Etre en fuite c’est tout sauf anodin. Ils ne pouvaient l’ignorer », se justifie le procureur.
Connaissaient-ils la nature des crimes commis par les assassins des terrasses ? Nicolas Le Bris n’est pas catégorique: « La réponse pour moi est très délicate. Il existe des éléments troublants mais pas suffisants pour dire avec certitude que les deux prévenus connaissaient la parfaite identité des terroristes. » Voilà pourquoi il n’a pas requis la peine maximale, 6 ans pesant sur les deux hommes. Il a toutefois insisté sur la lourdeur de leurs casiers, soulignant les 17 condamnations de Mohamed Soumah dont vol avec arme et association de malfaiteurs. Sans grande surprise également, le procureur n’avait pas, au début de son intervention, retenu la circonstance aggravante.
« #Jawad n’aurait pas hébergé ces 2 hommes pour une somme aussi modeste » procureur « soit c’est un hébergement gratuit par conviction ou adhésion, soit c’est beaucoup plus cher, pas 50 euros » procureur
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) February 6, 2018
Pour lui, Soumah et Bendaoud n’avaient pas « l’intention d’inscrire leur action dans le cadre d’une action individuelle ou collective à but terroriste. » Nicolas Le Bris a ensuite évacué la question de l’ADN de Jawad Bendaoud mêlé à ceux d’Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh sur une ceinture explosive. Elle aurait été fabriquée en Belgique, selon le substitut, et portée par Abaaoud (et non pas amenée au squat dans un sac plastique). En aucun cas, donc, Jawad Bendaoud aurait participé à la confection de l’arme. « Pourquoi Abaaoud aurait laissé Bendaoud toucher une partie sensible comme le détonateur ?, souligne Nicolas Le Bris. Akrouh et Hasna Aït-Boulahcen auraient pu le faire. »
Pour le troisième prévenu, Youssef Aït-Boulahcen, il a été requis, en revanche, la peine maximale, 5 ans de prison, pour non dénonciation de crimes terroristes.
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