Le procès dit des « bonbonnes », ou de l’attentat raté de Notre-Dame, prendra fin ce lundi avec le verdict. Ce matin, les avocats d’Ines Madani ont conclu les plaidoiries de la défense. Celle qui encourt la réclusion à perpétuité et contre qui ont été requis 30 ans d’emprisonnement a exprimé un sentiment de honte avant que la Cour ne parte délibérer.
Minimiser au maximum. Les avocats d’Ines Madani, 22 ans, ont tenté de convaincre la Cour par cet axe, lundi lors du dernier jour du procès jugeant deux attentats perpétrés en septembre 2016 : le 4 près de Notre-Dame de Paris et le 8 à Boussy Saint-Antoine (tentative d’assassinat contre des policiers). Celle contre qui ont été requis 30 ans de réclusion criminelle pour avoir, dans un premier temps, placé une voiture piégée de bonbonnes de gaz près de Notre-Dame n’aurait pas agi pour recruter des combattantes dévouées à l’Etat Islamique.
« Je n’y vois aucune manipulation particulière », dit Maître Hugues Diaz quand il évoque les échanges sur des applications sécurisées de la jeune femme. Face à ses interlocutrices, dont Ornella Gilligmann autre co-accusée dans ce dossier (25 ans requis contre elle), Madani se faisait passer pour un djihadiste de l’EI revenu de la zone de conflit.
L’avocat écarte les mauvaises intentions supposées de sa cliente car les discussions ne tournaient pas exclusivement atour de l’organisation terroriste. « Je n’y vois aucune manipulation particulière », poursuit-il. Au contraire, Ines Madani révélait presque des vertus humanistes quand elle parlait sous le pseudonyme d’Abou Souleyman, Abou Junayd ou encore Yacine : « Cette sincérité et cette empathie, elle est présente chez Mme Madani. J’y crois. J’ai vu de la sensibilité », insiste Me Diaz
On est loin du sentiment dégagé par les avocats généraux lors de leur réquisitoire de la semaine dernière. Ils pensent, au contraire, que l’accusée agissait consciemment sous les ordres de Rachid Kassim qui envoyait ses directives depuis la zone irako-syrienne afin de constituer un réseau dans le but de commettre des attentats sur le sol français. Ils ne croient pas à la jeune femme mal dans sa peau, voyant dans les réseaux sociaux le moyen de briser cette grande solitude, de combler un vide affectif profond. Ils ne pensent pas que la détresse d’une Ines Madani convertie à l’âge de 17 ans, puisse tout expliquer de ses volontés criminelles.
Comme il se doit, l’accusée a eu le droit d’ajouter un dernier mot pour sa défense. « J’ai honte d’être ici aujourd’hui, c’est d’abord une humiliation pour mes proches et puis pour moi aussi, a déclaré la jeune femme en reconnaissant « complètement les faits », en présentant ses excuses, et se disant désireuse de se marier, d’avoir une famille. Le verdict est attendu ce lundi en fin de journée.
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