Condamné à 30 ans de réclusion criminelle, Tyler Vilus devra repasser par la case tribunal. Le Parquet national antiterroriste a interjeté appel du verdict prononcé le 3 juillet dernier. Cette « figure » du djihadisme français encourt toujours la perpétuité.
Laurent Raviot n’est pas allé au bout de son cheminement. C’est ce qu’a dû estimer l’accusation après le verdict prononcé le vendredi 3 juillet en fin de soirée par le président de la cour d’assises spécialement composée de Paris à l’encontre de Tyler Vilus. Ce jeudi, un peu moins de six jours après l’annonce condamnant le natif de Troyes à 30 ans de réclusion criminelle (il en a effectué cinq depuis son arrestation à Istanbul), on a appris qu’il y aurait un deuxième procès. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a fait appel, alors que la cour d’assises n’avait pas suivi les réquisitions de l’avocat général demandant la réclusion criminelle à perpétuité.
Le président Raviot avait indiqué ce 3 juillet, peu après 23 heures, qu’il avait la possibilité de condamner l’ancien membre de l’Etat Islamique à la perpétuité. Il avait été répondu oui, à la majorité, aux 13 questions nourrissant le délibéré. Le président a préféré lui entrouvrir la porte d’un avenir : « La Cour vous a laissé un espoir. J’espère que vous laisserez derrière vous ce rideau d’ombre. » Et cette dernière parole forte de Laurent Raviot : « Il y a une différence entre la justice rendue dans un pays démocratique et la façon dont la justice a été rendue en avril 2015 à Al-Shaddadi. Gardez-ça en tête Monsieur Vilus. »
Bénéficiant d’une période de sûreté des 2/3, Tyler Vilus est donc libérable dans 15 ans, hypothèse incohérente avec les réquisitions du ministère public lors de l’audience. La date du second procès n’est pas encore fixée.
