36e jour du procès des attentats de janvier 2015 commis à Paris et Montrouge. Michel Catino, à qui ce mardi était consacré, est un proche de Metin Karasular. S’il a pu jouer le rôle de nourrice et de porteur de valises, il nie farouchement tout lien avec un caractère terroriste.
Avoir un bon copain, c’est plus fidèle qu’une blonde chantait Henri Garat. Un ami de 30 ans, c’est certainement loyal et ça rend des services. Voilà le type de relation qu’entretenaient les accusés Metin Karasular et Michel Catino, de 18 ans son aîné. Le plus âgé se trouvait mardi à la barre, au 36e jour des attentats de janvier 2015. 68 ans depuis le 15 septembre, au milieu de la troisième semaine des débats, Catino admet naturellement l’amitié de 30 ans avec son compatriote de Charleroi mais certainement pas le moindre minuscule lien avec la notion de terrorisme.
Si on le croit, ce fada du jeu et des casinos (celui de Namur notamment) a découvert le terrorisme en apprenant l’abomination des 7, 8 et 9 janvier : « Je ne sais même pas ce que c’est le terrorisme, j’ai entendu ça pour la première fois en 2015. » OK, il a conservé des armes chez lui et a prétendu qu’il se livrait à du trafic de stupéfiants mais ne venez pas l’associer à une entreprise terroriste comme l’indique le chef d’inculpation pour lequel il risque 20 ans d’emprisonnement, lui qui est détenu depuis le 2 juin2017.
Le Jason Statham de Grigny
Derrière ses airs de papy rondouillard, le Carolo a su hausser le ton quand il s’est retrouvé sur la défensive face aux avocats des parties civiles désireux de lui faire endosser une responsabilité plus importante. Michel Catino se définit comme une personne qui « grattait des petits billets » à droite à gauche. 500 euros, ce n’est tout de même pas de la mitraille. Pour cette somme, il a joué « Le Transporteur », sans l’allure de Jason Statham et dans des décors moins flamboyants que ceux des productions de Luc Besson.
La mission, et il l’a bien sûr acceptée, était simple : récupérer un colis. Au volant d’une Ford, Michel Catino s’est rendu le 30 novembre 2014 en région parisienne. Le deal s’est fait à Grigny avec Ali Polat. Le proche d’Amedy Coulibaly lui a déposé dans le coffre un sac repris plus tard par Miguel Martinez.
Il ne sait rien du contenu du sac, provoquant de la perplexité chez bon nombre de robes noires. En revanche, Catino s’est montré plus loquace concernant des armes déposées chez lui : « C’était un vieux fusil à pompes et une vieille carabine… C’était la première fois que j’avais des fusils chez moi. Et ce sera la dernière fois. Vous pouvez le noter. » Il aurait joué les nourrices pour Metin Karasular. De la part d’un bon copain, pas de quoi s’en étonner.