Histoires de stades et de tribunaux

Justice

Au procès Kriket, on a parlé du logeur de munitions à Rotterdam

Vestiaire des avocats

Relation de Réda Kriket et Anis Bahri à Rotterdam, il aurait involontairement conservé un sac de munitions dans sa cave. Ce témoin a été entendu jeudi 18 mars, au neuvième jour du procès.

Il remet son bonnet bleu sur la tête, l’audition est terminée. Djamel I. a été entendu un peu plus d’une heure de Rotterdam, là où s’est déplacé l’audience par visioconférence, jeudi en ce neuvième jour du procès. Le témoin, né à Alger il y a presque 49 ans, connaît bien deux des sept accusés pour les avoir hébergés à deux reprises au moins, surtout Réda Kriket. Ils ont commencé à se fréquenter dans cette ville des Pays-Bas au milieu des années 2000.

En 2016, Djamel I. remarque quelques changements chez Kriket. « Il ne buvait plus d’alcool et s’était mis à prier, ce qu’il ne faisait pas avant », déclare le témoin au président de la cour, avec l’aide d’une interprète bien qu’il maîtrise le français. Il doit répondre dans la langue locale, procédure oblige, en présence d’un juge d’instruction néerlandais et deux de ses collègues.

Il n’indique pas d’autres éléments susceptibles de croire à une radicalisation de Kriket mais Djamel I. raconte avoir fait la connaissance d’Anis Bahri par l’intermédiaire de l’ancien locataire de l’appartement « conspiratif » d’Argenteuil. Il explique aussi à plusieurs reprises dans quelles circonstances Anis Bahri a caché, à son insu dit-il, des munitions dans les sous-sols de son domicile à Rotterdam.

Le jeudi 24 mars 2016 au matin (jour de l’arrestation de Kriket à Boulogne-Billancourt, en France), le témoin lance de son balcon la clé de la cave à Bahri qui transporte un sac noir, explique-t-il à l’époque aux autorités néerlandaises. « Il m’avait dit que c’était un sac de vêtements, je ne l’ai pas vu, ni touché », assure-t-il jeudi devant la justice française. 

2 879 cartouches de 7,62×39 mm (pour fusils d’assaut Kalachnikov) et 849 de 9mm (dont 50 dans trois chargeurs de pistolet Glock) ont été trouvées dans ce sac, lors de l’interpellation d’Anis Bahri et de Djamel I., le dimanche 27 mars 2016 à Rotterdam.