La cellule terroriste basée en Belgique se préparait très probablement à d’autres actions, ont indiqué à la barre un commissaire français et la juge d’instruction belge chargée du dossier des attentats du 13 novembre 2015.
Place de la République, Bd Saint-Martin, Stade de France, Aéroport Charles de Gaulle. La note manuscrite découverte dans la voiture abandonnée (Clio noire) Place A. Kahn (18e arrondissement de Paris) par S. Abdeslam le 13 novembre 2015 à 21h59 est expliquée par « Sdat99 ».
Pour ce membre de la Sous-direction antiterroriste (Sdat), à la barre toute la journée de lundi au quatrième jour du procès des attentats du 13 novembre, ces lieux, également entrés dans le GPS de la Clio noire ayant servi à déposer les terroristes du Stade de France, indiquaient probablement des zones de repérages ou un itinéraire.
On sait par ailleurs qu’à 19h22, le 13 novembre, moins de deux heures avant l’explosion de la première ceinture au SDF, la Clio noire était vue pour la dernière fois devant le dépose minute au niveau du terminal 2C à Roissy-Charles de Gaulle.
Le métro de Paris visé
Il est reproché à plusieurs des accusés d’avoir intégré une cellule terroriste ayant projeté plusieurs actions : attentat dans le métro de Paris, à l’aéroport Schiphol-Amsterdam, déclenchement d’explosifs à distance ou enlèvement.
Mardi, la juge d’instruction belge, qui a confié avoir eu 12 des 14 accusés dans son bureau de Bruxelles, confirmait ces soupçons. Pour Isabelle Panou, « l’objectif de la cellule était de tuer le plus de monde possible. », au-delà des massacres commis le 13 novembre 2015 et le 22 mars 2016 dans la capitale belge.
« Je pense que Roissy-Charles de Gaulle était également une cible sérieuse, il y avait aussi le métro. Si ça avait fonctionné comme ils voulaient, on aurait eu deux aéroports de plus et un métro », déclarait la juge à la cour.
Une action à La Défense
« Sonia », dont l’appel à la police avait permis de pister Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, avait rapporté les paroles du cousin d’H. Aït Boulahçen.
Abaaoud avait évoqué d’autres actions, dont une dans le quartier de La Défense à Paris (le 19 novembre). Il avait demandé une planque, que lui fournira J. Bendaoud, et deux costumes.
A la mi-juillet 2015, Mohamed Abrini avait effectué un séjour à Manchester. On a retrouvé des photos prises dans le stade de l’équipe de football de Manchester City. Les enquêteurs émettaient là aussi l’hypothèse de repérages.
Dans un message audio adressé à Oussama Atar, commanditaire présumé des attentats, Najim Laachraoui, un des kamikazes de Bruxelles, évoquait l’abandon d’un projet en Angleterre.
Depuis le 20 décembre 2014, et l’attaque du commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) qui a marqué le début d’une vague d’attentats, soulignait le policier de la Sdat, 33 attentats ont été perpétrés en France. 252 personnes ont été tuées.