L’OM version Frank McCourt/Jacques-Henri Eyraud connaît une sérieuse crise économique. Mais ce ne serait presque rien comparé à celle qui a failli anéantir le club il y a presque 40 ans.
L’OM déclaré mort. Le Provençal va droit au but en ce début du mois d’avril 1981. En photo de la une du quotidien marseillais, un papi supporter en larmes. Les Minots lui rendront le sourire. En attendant, et à quelques jours de l’arrivée de François Mitterrand à l’Elysée, le club olympien n’a plus rien dans les caisses. Le 7 avril, le Tribunal de commerce le place en cessation de paiement, avec mise en liquidation de biens de l’Association Olympique de Marseille (https://m.ina.fr/video/CAA8100613301/foot-l-om-en-liquidation-video.html).
Le président Christian Carlini a échoué dans sa mission de trouver de l’argent frais. Il avoue devant des journalistes qu’il ne peut même pas payer la facture d’électricité. (https://m.ina.fr/video/RAC01000419/la-situation-actuelle-de-l-om-avec-son-president-carlini-et-gaston-defferre-video.html). Une dernière chance s’offre pourtant aux dirigeants olympiens. Le Groupement du football professionnel français (G.F.P.) soutient le club devant la justice et lui permet d’obtenir un sursis, en échange de sérieux efforts.
La galère OM tangue et il faut se séparer des joueurs professionnels. Buigues, Lechantre, Migeon, Baconnier, Minassian, V. Zvunka ou encore Truqui et N’Gom partis, la masse salariale maigrit considérablement, une des conditions demandées par le Tribunal de commerce pour finalement accorder à l’OM un délai de plusieurs mois (jusqu’en octobre 1981), le temps de présenter des comptes en voie d’assainissement et un éventuel business-plan acceptable pour la saison suivante. Mais pour maintenir l’OM en vie, l’équipe ne doit pas connaître une nouvelle descente.
Après la 28e journée, le plan d’urgence est décrété. Il reste 6 matches pour ne pas se retrouver à l’échelon inférieur. L’effectif est principalement constitué de joueurs vainqueurs de la Coupe Gambardella deux ans plus tôt. Levy, Anigo, Lopez, Caminiti, De Falco, De Bono, Pascal, Francini ou Castellano, avec comme entraîneur-joueur Roland Gransart, ne vont plus perdre un match jusqu’à la fin de la saison. Ces Minots entrent à jamais dans l’histoire de l’OM, à l’image des Busby Babes avec Manchester United, sans le volet dramatique.
Trois ans plus tard, toujours en avril, une grande majorité de ces Minots assurera la remontée en D1 en battant Thonon au Vélodrome (5-0, 37e journée, le 14 avril 1984). A jamais dans les mémoires olympiennes.