Histoires de stades et de tribunaux

Justice

Vol de cocaïne au 36: 10 ans de prison contre Jonathan Guyot

Le Quai des Orfèvres a vu son image quelque eu ternie lors du procès de Jonathan Guyot. (Crédits: Alex Sarkis)

Présumé cerveau du vol des 48 kilos de cocaïne à l’été 2014, Jonathan Guyot n’a pas été ménagé par l’accusation. 10 ans d’emprisonnement ont été requis mercredi, la peine maximale, à l’encontre de l’ancien policier de la Brigade des stups de Paris.

« Un peu de dignité Jonathan Guyot! ». La procureur s’indigne de l’attitude générale de l’ex-policier de la Brigade des stupéfiants de Paris lors de son procès au moment de terminer un réquisitoire qui aura duré mercredi un peu moins de quatre heures. Le principal suspect dans le vol des 48,5 kilos de cocaïne commis dans la nuit du 24 au 25 juillet 2014 encourait la peine maximale de 10 ans d’emprisonnement. C’est ce qui a été requis, avec l’interdiction définitive d’exercer le métier de policier, alors que six chefs d’inculpation planaient au-dessus de sa tête. Ont été ajoutés la confiscation de ses biens saisis et le maintien en détention, lui qui se trouve derrière les barreaux de Fleury-Mérogis depuis le 6 août 2014. Au coeur de son argumentaire, le parquet a voulu insister sur le comportement affiché par Jonathan Guyot dans une « affaire d’une particulière gravité », et le Perpignanais pointé comme ayant « fait preuve d’un grand cynisme et de détermination ».

Maintenir avec force et conviction une défense quasi-surréaliste, aux yeux de l’accusation, n’a fait qu’accabler le jeune papa. Guyot, mis directement en cause par Farid Kharrraki comme étant l’homme aux sacs de cocaïne sortant du « 36, aurait été entraîné par la spirale du « tout puissant, à force de dérapages » voie directe le conduisant vers l’inéluctable désir de franchir la limite. Et cette fois-ci dans les grandes largeurs. Si Jonathan Guyot, s’est souvent plaint depuis le début du procès que tout était à charge contre lui, il a été encore servi. « On a tout vérifié monsieur le président, soulignait la procureur. Il a tellement menti, comment voulez-vous le croire ? Il nous a pollués avec ces explications ».

Des prévenus sous influence

L’ex-brigadier doit aussi endosser la responsabilité d’avoir empoisonné la vie de ses proches. En cachant un argent d’origine frauduleuse chez ses amis, rappelle-t-on, ou en plaçant son épouse en première ligne pour exécuter les instructions qu’il lui donnait pour organiser le recel et le blanchiment. Il a été demandé toutefois que le mobile ne soit pas retenu à l’encontre de Sophie Tixier, la femme amoureuse « sous l’influence de son mari », conclut le parquet, et Donovan Guyot, le frère cadet « prêt à beaucoup pour protéger la famille ». Nicolas Joubert et Touati Mekhelfi, les deux amis, voient également leur rôle minimisé, pour les mêmes motifs. Ces quatre prévenus « étaient là pour sauver Jonathan Guyot ». Trois mois de prison avec sursis ont été requis.

La peine est bien plus lourde – 5 ans de prison – pour Farid Kharraki, dont la responsabilité est capitale: « Sans lui, est persuadée l’accusation, Jonathan Guyot n’aurait peut-être pas volé les sacs de cocaïne ». 150 jours d’amende à 100 euros par jour visent par ailleurs Christophe Rocancourt, à qui l’on reproche de s’être associé à un policier soupçonné d’avoir dérobé de la drogue et d’en avoir été parfaitement conscient. Son ami, Yossef Ifergan, compagnon de route de Donovan Guyot lors de l’’expédition du lac de Créteil, devra régler une amende de 5 000 à 7 000 euros. Jeudi reprendront les plaidoiries de la défense alors que le délibéré devrait intervenir vendredi à 13h30.

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